jeudi 13 octobre 2011

Les nombres de l’or

La nature respecte un certain nombre de loi universelle : la relativité, la gravité ou la mécanique quantique. Parfois, de manière quasi magique, il apparaît une variable mathématique respectée, sans raison apparente, par la physique ou la biologie. C’est le cas du nombre d’or ou 1,618 033 989.
Moins connue, la loi de Benford, énonce une règle invariable sur l’apparition des chiffres dans une liste statistique : le 1er chiffre non nul le plus fréquent est 1, sa fréquence d’apparition est de 33 % du total des observations. Le 2 est lui plus fréquent que 3 et ainsi de suite jusqu’au 9 qui, lui, n’a plus qu’une probabilité d’apparition de 4,6 %. Cette loi se vérifie dans la nature comme en astronomie mais également dans des domaines moins universels comme dans votre déclaration d’impôt. Jialan Wang, professeur de finance à la Washington University de Saint Louis, affirme que cette règle est en effet utilisée dans de nombreux pays pour lutter contre la fraude fiscale. Elle permettrait de vérifier si un compte respecte bien les fameuses constantes statistiques.
Crise économique
Ce qui est intéressant, c’est que la scientifique américaine s’est lancée dans une étude titanesque où elle prend pour base les données de près de 20 000 entreprises sur un demi-siècle d’activité. Les résultats révèlent deux choses importantes. La première est que, dans la durée, les comptes de ces entreprises s’éloignent de plus en plus de la sacro-sainte loi. La seconde conclusion est que cet éloignement est plus prononcé lors de crises économiques. (Pour les entreprises de la high-tech lors de la bulle spéculative ou encore l’ensemble pour la crise de 2008).
Aucune conclusion radicale ne peut être prise à la lumière de cette recherche. Mais elle illustre gravement une situation économique de plus en plus détachée du « processus naturel de génération de données ». Vulgaire maquillage des données, déréglementations entraînant un éloignement de la comptabilité vis-à-vis de la création réelle ou virtualisation d’une partie des activités… Les causes peuvent être multiples et ne sont pas arrêtées. Mais les conclusions indiquent qu’en tout état de cause, nous n’avançons pas dans le bon sens…
Pierre Silvain

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