Ou l'effet des commentaires. Un petit site sans prétention. Un regard sur l'actu.
vendredi 25 novembre 2011
Un centriste a déjà gagné la présidentielle
jeudi 24 novembre 2011
Train Corail pour… confort et rail
J'ai eu récemment l'occasion de prendre un train corail pour me rendre dans l'Est de la France. Ce type de train, malgré un nouveau nom : Intercités, est surprenant par sa vétusté. Aucune modernisation, pas même un petit rafraîchissement de l'habitacle. Quand on monte dans un corail on se retrouve immédiatement plongé dans les années 80-90. Le design, les couleurs,… La mode de l'époque était ce qu'elle était. Ces voitures qui ont été mise en service entre 75 et 89, ont, pour certains modèles, été modernisées… Il y a en 16 ans.
Le train est à quai. Je me présente devant la porte qui, avant, devait avoir une couleur orange vif. Je m'appuie sur le marchepied qui doit bien laisser un fossé de 15 ou 20 centimètres d'où l'on peut contempler le ballast. A priori, il ne devrait pas avoir trop de personnes âgées dans mon train.
Me voilà dans le wagon, il me faut maintenant trouver ma place. Je lève les yeux et m'apprête à calculer comme dans n'importe quelle rue : pair d'un côté, impair de l'autre. Perdu ! À ma droite les places M-M, 13-11, 18-12, 23-21 etc. À ma gauche, M-M, 15-17, 16-14 etc. J'ai bien fait d'arriver en avance…
Voilà mon fauteuil. Je m'assois. En m'enfonçant toujours plus profondément dans la mousse ramollie comme le vieux divan qui trône chez mes grands-parents, je prends conscience du nombre vertigineux de postérieurs qui ont atterri là où le mien vient de se poser…
Je chasse cette idée ! Vu l'heure (21h), j'ai tout intérêt de faire un petit somme pour accélérer la fin de ce voyage. Peine perdue. Les fauteuils n'ont pas de position inclinée (le divan de mes grands-parents non plus) et le bruit dissuaderait la plupart des insomniaques. Enfin, la porte du sas donnant sur le hall d'entrée ne ferme plus ; ce qui génère un courant d'air froid désagréable. Courant d'air lui-même alimenté par les grilles, situées au niveau des jambes, qui devaient, dans un autre temps, être des chauffages.
Tant pis, je lirai la presse sur mon smartphone. Une lecture toutefois limitée, il n'y a naturellement pas de prise électrique. Face à ce tableau, plutôt glauque (je voyage de nuit), il ne manquait plus que la petite note finale. Celle que tout bon polar ne manque pas de placer quelques parts. Celle qui ne permet plus de douter sur le côté abandonner du lieu… J'ai nommé : le néon en fin de vie qui scintillera durant tout le voyage !
Pour l'anecdote, j'ai même remarqué que les étiquettes indiquant que cette voiture était non-fumeur n'avaient pas été enlevées… Voici donc une pièce du savoir-faire ferroviaire français qui a toute sa place dans un musée.
Bon voyage
mercredi 9 novembre 2011
Démocratie contre Financiocratie
lundi 7 novembre 2011
Bientôt un Iran nucléaire ?
Mais empêcher l'Iran de se doter du feu nucléaire est-il réellement impératif ? Une arme nucléaire iranienne bouleverserait sans aucun doute les géostratégies au Moyen-Orient. En effet, Israël serait, pour la première fois de son histoire, sous la menace directe d'une destruction. Mais il n'est pas pour autant évident que, disposant de la bombe atomique, les responsables iraniens s'empresseraient de s'en servir. En effet, ce changement obligerait sans doute l'État hébreu à changer sa politique diplomatique dans la région. Mais, à l'image de l'équilibre de la terreur qui a permis d'éviter une nouvelle guerre en Europe pendant les années 60 et 70, l'arme atomique iranienne obligera les deux puissances régionales à se mettre autour d'une table plutôt que devant les cartes d'état-major.
Téhéran doit, par ailleurs, faire face à une large contestation intérieure depuis les dernières élections présidentielles de juin 2009. Entachées d'irrégularité, elles ont permis à Mahmoud Ahmadinejad de réaliser un second mandat. Cette situation intérieure, bien qu'étouffée, est un danger bien plus important, pour les ayatollahs, que les menaces extérieures. Porter la responsabilité du déclenchement d'un conflit potentiellement nucléaire pourrait réveiller cette contestation qui provoquerait l'éclatement de la société iranienne. Le phénomène d'union sacré ne serait sans doute pas aussi fort qu'en cas d'agression du pays. Au contraire, la responsabilité du régime serait montrée du doigt.
L'Iran nucléaire ne représente donc pas un risque majeur d'apocalypse. Il est important de se souvenir que L'inde et le Pakistan (allié traditionnel de la Chine) sont tout deux des puissances nucléaires. Or cette nouvelle donne n'a pas rendu cette frontière plus dangereuse… Au contraire. L'arme nucléaire a, dans cette région, permis d'apaiser les relations Indo-pakistanaise.
Il faut enfin remettre en perspective ce que veut dire " ensemble des étapes nécessaires à la réalisation une bombe nucléaire ". La Corée du Nord, qui dispose de la technologie pour fabriquer des armes nucléaires (elle a procédé à son premier essai en 2006), n'en est pas pour autant une menace plus grande.
La dissuasion nucléaire est aujourd'hui plus que jamais un outil de pression diplomatique plus qu'une arme militaire. Reste à savoir comment Téhéran utilisera ce nouveau potentiel diplomatique.
Où est Charlie ?
Ce fameux numéro qui serait la cause de l'incendie de la rédaction par des inconnus et du piratage du site, m'a tout au plus provoqué un petit rictus ou deux.
Mais je suis tout de même satisfait de l'avoir acheté et espère que ma petite contribution exceptionnelle (2,50 euros) permettra à cet hebdo de continuer à exister. Car rien, aucun discours ne peut excuser ces actes. De nombreux commentaires sur internet déversent leur haine dans un sens comme dans l'autre. Parfois certains proposent une argumentation plus intéressante. Mais aucune ne peut justifier ces faits. Ici, la seule volonté des incendiaires et des hackers, est d'empêcher, de faire taire, de punir.
Nous ne connaissons toujours pas l'identité de ces criminels, mais peu importe. Islamistes, fanatiques, extrémistes de droite… L'important n'est pas les idées qu'ils défendent, mais leur manière de le faire. Ne pas partager des idées ou même les dénoncer est un droit. Tenter de les faire disparaître est délit.
N'oublions pas que Charlie Hebdo est avant tout destiné à faire rire… Contrairement à d'autres publications dont les propos, toujours à la limite de la légalité et parfois au-delà, sont tenus avec sérieux et défendus par leurs auteurs. Minutes, dans son édition du 3 novembre titre en Une : Aïd-el-kébir, comment Guéant cède à l'Islam. Je ne partage pas non plus les idées de cette publication, mais tant qu'elle respecte le cadre légal, elle doit avoir aussi le droit de citer.
Mais le comble est sans doute la fermeture de la page Facebook du journal qui a été bloquée pendant 24 heures pour des raisons douteuses. Pour une entreprise qui a basé sa réussite sur le partage et le réseau…
Finalement la différence réside uniquement entre la dénonciation de propos, l'argumentation d'une position, d'un côté, et la volonté de réduire au silence, de l'autre. Mon choix est fait.
vendredi 4 novembre 2011
Chiner sur le web
Il fait bon vivre au Tibet. (Photo RCI) |
jeudi 3 novembre 2011
Grèce, le remède qui tue (2e partie) : la tragédie grecque
mercredi 2 novembre 2011
Redistribuer les cartes
mercredi 26 octobre 2011
Qu’importe l’islamiste, pourvu qu’il soit démocrate
Le spectre du terrorisme et de l'extrémisme
La victoire du parti Ennahda lors de l'élection de l'assemblée constitutante tunisienne inquiète. Les propos de Moustapha Adbeljalil, président du Conseil national de transition libyen, dimanche 23 octobre effraient : "En tant que nation musulmane, nous avons adopté la charia islamique comme source du droit, donc n'importe quelle loi contredisant les principes de l'islam est légalement nulle." La peur de l'islamisme radical s'est depuis emparée des occidentaux qui voient dans les résultats du scrutin tunisien, comme dans les propos du leader libyen, le spectre du terrorisme et de l'extrémisme.
La réaction de la diplomatie française comme celle de la plupart des responsables européens est restée mesurée. "Nous serons vigilants à ce que les valeurs que nous avons défendues aux côtés du peuple libyen soient respectées : l'alternance démocratique, le respect de la personne humaine, l'égalité des droits entre l'homme et la femme. Pour nous c'est absolument essentiel", a déclaré le ministre des Affaires étrangères le 24 octobre. C'est d'ailleurs cette vigilance qui devrait être appliquée par l'ensemble des responsables politiques et des médias face aux situations tunisiennes et libyennes.
Le processus démocratique doit faire son œuvre
Concernant le scrutin tunisien, il est important de rappeler que le parti Ennahda se revendique comme modéré. Durant toute la campagne, ses candidats ont rappelé leur attachement à la démocratie récemment acquise et à la préservation du droit des femmes. Ali Larayd, membre du comité exécutif d'Ennahda, a également déclaré, lundi, que son parti était "prêt à former une alliance avec le Congrès pour la république de Moncef Marzouki et l'Ettakatol de Moustapha Ben Jaafar puisque leurs opinions ne sont pas éloignées des nôtres et que ces deux partis ont obtenu un grand nombre de suffrages." Ces deux partis sont laïques. Personne ne peut raisonnablement s'alarmer de cette victoire d'Ennadha. Le processus démocratique doit faire son œuvre. Il est également juste de rappeler que de nombreux partis d'Europe se revendiquent d'une religion comme l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne dont est issue Angela Merkel. La Turquie est aussi gouvernée par un parti dit islamiste, l'AKP et, en dehors de tout jugement sur sa politique, il est difficile de le critiquer sur son attachement à la démocratie.
En Libye, la patience est d'autant plus de mise qu'aucun scrutin n'a encore eu lieu. Les propos de Moustapha Adbeljalil n'engagent finalement que lui et son gouvernement de transition. Pour l'heure, personne ne peut dire comment l'électorat libyen se comportera lors des élections qui doivent se tenir dans huit mois.
Se focaliser sur le seul terme d' "islamisme" alors même que ces populations découvrent à peine le jeu du processus démocratique est une erreur. Chacun doit pouvoir effectivement défendre ses idées. La force de la démocratie est justement que la multitude des points de vue rend obligatoire le consensus et limite les décisions extrémistes.
Pierre Silvain
mardi 25 octobre 2011
Grèce, le remède qui tue (1re partie)
Un mot, en revanche, revient partout : austérité. Les Grecs doivent se serrer la ceinture. A priori, cela semble légitime. Ils se sont mis dans la m… Nous (Européens) devons les aider. Il faut donc que ces cigales apprennent à devenir des fourmis et PAYENT les efforts que nous devons faire à leur place.
Les écoles publiques ne reçoivent plus de manuels scolaires
Ce discours, véhiculé par nos représentants est inique et absurde. Il est inique car il passe sous silence les efforts terribles que la société grecque a déjà consenti. En effet, vivre en Grèce en 2011, c’est avoir accepté en moins d’un an :
- Une réduction des salaires et des retraites atteignant jusqu’à 30 % ;
- Une baisse du salaire minimum à 600 euros ;
- Une hausse des prix au cours des quinze derniers mois (fioul domestique : + 100 % ; essence : + 100 % ; électricité, chauffage, gaz, transports publics : + 50 %).
- Près d’un tiers des commerces du pays ont fermé leurs portes. Sur ceux qui ont pour l’instant survécu, 30 % ne sont plus en mesure de payer les salaires.
Un juriste viennois, disposant d’une résidence en Grèce, interrogé par Courrier International s’insurge face à la situation : “ pour déposer une plainte au commissariat, il faut payer sur-le-champ 150 euros. Dans le même temps, les policiers sont obligés de se cotiser pour faire le plein de leurs voitures de patrouille. Un nouvel impôt foncier, associé à la facture d’électricité, a été créé. S’il n’est pas payé, l’électricité du foyer est coupée. Depuis plusieurs mois, les écoles publiques ne reçoivent plus de manuels scolaires, l’État ayant accumulé d’énormes dettes auprès des maisons d’édition. On ignore comment les écoles – surtout celles du Nord – vont régler leurs dépenses de chauffage. ”
Un recul de plus de 12 % en 4 ans
Les décisions, prises dans un laps de temps aussi court, ont eu des conséquences catastrophiques sur la société. Certains chiffres, publiés récemment, font froid dans le dos. Depuis le début de l’année, le nombre de suicide a augmenté de 40 % par rapport à la même période en 2010. Le taux de chômage a doublé en deux ans, à plus de 16 %.
Face à ce bilan, il apparaît déplacé de critiquer les efforts consentis par les Grecs pour que les autres Européens consentent à leur faire… Un prêt.
Le plus ubuesque et tragique dans cette situation n’est pourtant pas là. En effet, les décisions en matière d’austérité exigées par les partenaires de la Grèce vont avoir des conséquences diamétralement opposées à celles espérées initialement. En obligeant l’État Grec à faire des économies, l’objectif était d’assainir ses finances pour lui permettre de sortir de la spirale de l’emprunt. Mais les exigences ont été telle, qu’elles ont pour l’instant comme seul résultat la destruction de l’économie du pays. Le PIB a reculé de 2 % en 2009, 4.5 % en 2010, 5.5 % en 2011 et les prévisions indiquent un recul de 2.5 % pour l’année 2012 (chiffre plutôt optimiste). Soit un recul de plus de 12 % en 4 ans !
Sachant que les rentrées fiscales d’un État sont fonction de la croissance du pays, comment Athènes pourrait décemment rembourser sa dette dans cette situation ?
Pierre Silvain
lundi 24 octobre 2011
Kadhafi, à sa place
Syrte, après plus d'un mois de siège. (Photo DR) |
Sur la photographie ci-dessus, chacun peut constater l'ampleur des combats et les conséquences sur une ville comme Syrte. Pouvons-nous nous contenter de mots, de qualificatifs, pour réaliser l'ampleur de ce qui s'est passé là-bas ? Pouvons nous faire confiance à notre seule imagination pour se représenter la destruction qu'engendre un mois de siège? Non. Il n'y a que l'image qui nous permet d'évaluer et de comprendre ce qu'ont pu vivre les habitants de Syrte et les combattants des deux camps.
Devant les yeux de tous
Je pense que ce qui est valable pour cette ville l'est aussi pour la chute d'un dictateur. Et je ne parle même pas de la fonction de ces images pour la population libyenne elle-même. En effet, après 42 ans de règne, l'image du cadavre de Kadhafi donne aux Libyens la garantie qu'une page se tourne.
En revanche, je suis surpris du peu de précautions que certains confrères ont pris pour diffuser ces images. Bien qu'elles soient, à mes yeux, indispensables pour la compréhension de ce qui se trame de l'autre côté de la Méditerranée ; elles ne peuvent évidemment par être mis devant les yeux de tous.
Voir le cadavre de Kadhafi doit résulter d'une volonté propre et ne doit pas être imposée. Quand un individu décide de regarder les actualités télévisées, d'ouvrir un journal ou d'aller sur des sites d'informations, il fait le choix implicite de se confronter à la réalité. En revanche, mettre le cadavre de Kadhafi en Une d'un journal ou d'un portail web du type Yahoo, Orange etc, c'est l'imposer. C'est obliger la population à se confronter avec l'horreur sans lui demander son avis... Ni son âge.
Informer ne doit pas se faire avec le souci de protéger son lectorat ou son audimat. J'en suis persuadé. Mais l'information, particulièrement dans ce cas précis, ne peut pas être diffusée sans le souci de protéger les plus jeunes. L'actualité n'est pas et ne sera jamais tout public. Elle mérite de savoir prendre du recul. De la distance par rapport aux propos comme aux images.
Pierre Silvain
Une affaire de goût
Ces êtres morts qui refusent de rester tranquillement dans leur caveau ou cercueil et passent leur temps à chercher un vivant pour lui manger l’encéphale, ont la côte. Les zombies ou morts vivants ne sont pourtant pas une création récente. Dans le cinéma ils entrent dans la postérité grâce à George Andrew Romero qui réalise en 1968, La nuit des morts vivants. Devenu le spécialiste incontestable en la matière, le réalisateur américain effraie les amateurs depuis plus de 40 ans. L’avènement du jeu vidéo, dans les années 90, a permis aux zombies de quitter la pellicule pour étendre leur influence jusque dans les chambres des enfants… Et ces enfants sont devenus grands.
Rouge hémoglobine
Il y a 10 ans, toutes les grandes agglomérations européennes vivaient, une fois par an, au rythme des love parades. Ces manifestations étaient l’occasion, pour la communauté gay, de se montrer au grand jour et de revendiquer ses droits. Aujourd’hui, de plus en plus de grandes villes connaissent une fois par an un défilé beaucoup moins coloré, si ce n’est de rouge hémoglobine. Les zombis parades attirent toujours plus de monde à la façon d’un grand carnaval morbide. Question revendication, en revanche… Nous pouvons d’ailleurs nous interroger sur le sens du succès des zombies dans nos sociétés. Carnaval, dès le Moyen-Age, avait pour but d’inverser les rôles, de chambouler l’ordre social de manière ponctuelle pour faciliter le retour à un quotidien inégalitaire le reste de l’année. Mais que représente cet engouement pour les zombies ? Que révèle-t-il de notre société ?
Dans les sciences
Arnold T. Blumberg, auteur de du livre Zombiemania : 80 movies for die, expliquait au lancement d’un cours sur le zombie à l’université de Baltimore, en septembre 2010 : “Cela fait partie de la mentalité américaine. Les zombies fonctionnent comme une allégorie de toutes sortes de choses qui se passent dans notre pays, qu’il s’agisse de la menace du communisme pendant la Guerre froide ou de nos craintes au sujet du bioterrorisme en 2010. Il est relativement facile de connecter les zombies à ce qui se passe dans la culture”.
Car le zombie ne se contente plus du cinéma, de la littérature ou des jeux vidéo ; il est présent dans les universités et dans les sciences. Dans un article publié sur le site Slate.fr, Julia Coulibaly détaille : “En 2009, le Dr. Steven C. Schlozman […] propose d’utiliser les outils les plus avancés de la neurobiologie pour disséquer le cerveau d’un zombie. […] En 2011, c’est le jeune neuroscientifique Bradley Voytek qui décide de se prêter au jeu des zombies studies. Lors de la Nerd Nite de Los Angeles, il tente de répondre à la question métaphysique suivante : qu’est ce qui fait qu’un zombie est un zombie ? ”
Les sciences médicales ne sont pas les seules à être progressivement infestées par le mal. La géopolitique et la géostratégie sont, elles aussi, touchées. En 2011, Princeton University Press, publie Theories of International Politics and Zombies.
Vous ne pouvez pas tirer dans la tête de la crise financière
Derrière cet engouement scientifique, se place clairement l’idée de proposer des cas médicaux ou géopolitiques complexes et inconnus susceptibles de captiver un auditoire d’étudiants et de les inciter à travailler sur une situation inédite les obligeant à mettre de côté les modèles connus.
De manière plus élargie, le retour du zombie depuis le début des années 2000 (et l’avènement d’un monde multipolaire et mondialisé) représente l’ultime adversaire en face duquel les Hommes ne peuvent que s’unir et se rassembler autour d’une même cause. Max Brooks, auteur de Guide de survie en territoire zombie et World War Z : Une histoire orale de la guerre des zombies, actuellement adapté au cinéma résume le succès de ce monstre : « Les zombies sont une menace apocalyptique, nous vivons des moments d’angoisse apocalyptique et nous avons besoin d’un vecteur dans lequel se fondent ces inquiétudes.
Le zombie est une façon pour nous d’explorer des catastrophes massives d’une façon rassurante. Vous ne pouvez pas tirer dans la tête de la crise financière, mais vous pouvez le faire avec un zombie. »
Pierre Silvain
mardi 18 octobre 2011
Après l'anti-sarkozysme, l'anti-hollandisme
Sur toutes les ondes, dans tous les journaux, j’entends que la droite va reprendre le crachoir, monopolisé par le PS durant les primaires. Mais s’ils le reprennent pour nous parler de la gauche, autant le leur laisser.
Depuis 2007, l’UMP s’est élevé contre l’anti-sarkozisme primaire de l’opposition. Arguant que derrière le « tout sauf Sarko », il n’y avait pas de programme, tandis qu’eux proposaient une vraie vision de l’avenir, un vrai programme politique. Peut-être ont-ils eu raison. Une chose est sûre, c’est qu’aujourd’hui, ils ont tort. Plutôt que de nous ressasser que le programme PS et ceci, que le programme de PS et cela, que François Hollande y dit n’importe quoi… L’UMP ferait sans doute mieux de se concentrer sur ses propres propositions plutôt que de se glisser dans un costume qu’ils ont eux-mêmes critiqué pendant 4 ans.
Pierre Silvain
lundi 17 octobre 2011
Mélenchon, un keynésien d’hier
Les politiques économiques dites keynésiennes partent du postulat que le marché ne conduit pas à l’optimum économique. Afin de parer ses accrocs, la puissance publique se doit d’intervenir pour protéger l’équilibre général. Pour ce faire, le gouvernement doit alors pratiquer une politique budgétaire expansionnisme, c’est-à-dire de combler, par la dépense publique, le déficit d’utilisation du potentiel économique. Autrement dit, passer d’un équilibre bas (faible demande, faible offre, chômage et sous-utilisation du capital, moral en berne conduisant à des anticipations négatives) à un équilibre haut (plein emploi, demande et offre plus forte, anticipations positives restaurant la croissance)
Création de déficit
Les outils à la disposition de la puissance publique pour mettre en place ce type de politique sont multiples. Les minima sociaux et le Smic peuvent être un moyen de relancer la demande des ménages les plus fragiles, mais peuvent aussi obliger les entreprises à augmenter leurs prix pour faire face à cette hausse de leur charge.
L’État peut aussi favoriser l’innovation, et investissement, via des mesures incitatives telles que des défiscalisations, une diminution de l’Impôt sur les sociétés. Cette mesure a néanmoins eu que peu de retombées malgré des systèmes multiples d’aides et des organismes de financement largement doté (Oséo).
Enfin, un État peut jouer sur le taux directeur de la banque centrale pour inciter à la consommation ou à l’épargne. Cet outil n’est plus aujourd’hui à la disposition des gouvernements de l’Euroland. La banque centrale européenne décidant seule de la politique économique de la zone.
Il ne reste donc que peut de possibilité à Jean-Luc Mélenchon pour mettre en place son programme. En premier lieu la dépense publique qui contrairement à ce que prône la théorie, ne pourra pas s’appuyer sur une création de déficit. La France ne pouvant pas raisonnablement creuser encore son déficit. Le leader de gauche ne pourra donc financer son programme qu’avec des recettes fiscales nouvelles qui, même si elles sont importantes pourront difficilement supporter un vaste plan de relance basé une stimulation de la demande.
Cette politique sera d’autant moins favorable à l’économie française si elle n’est pas mise en place en concertation avec autres membres de l’Euroland. (voir Démondialisations ou des mondialisations).
Entièrement interdépendantes
Jean-Luc Mélenchon appuie bien son programme sur des éléments constitutifs de la politique keynésienne, mais il fait face à un large problème pour le mettre en application. Les économies européennes et mondiales sont aujourd’hui entièrement interdépendantes. La mise en place d’une politique économique nécessite par conséquent d’être lancée en concertation pour ne pas risquer de voir ses bénéfices se volatiliser. L’exemple du plan de relance de 1981 l’atteste… Jean-Luc Mélenchon devra donc d’abord s’entendre avec l’Europe avant de mettre en place sa relance. Une idée défendue par Arnaud Montebourg.
Pierre Silvain
jeudi 13 octobre 2011
Les nombres de l’or
Moins connue, la loi de Benford, énonce une règle invariable sur l’apparition des chiffres dans une liste statistique : le 1er chiffre non nul le plus fréquent est 1, sa fréquence d’apparition est de 33 % du total des observations. Le 2 est lui plus fréquent que 3 et ainsi de suite jusqu’au 9 qui, lui, n’a plus qu’une probabilité d’apparition de 4,6 %. Cette loi se vérifie dans la nature comme en astronomie mais également dans des domaines moins universels comme dans votre déclaration d’impôt. Jialan Wang, professeur de finance à la Washington University de Saint Louis, affirme que cette règle est en effet utilisée dans de nombreux pays pour lutter contre la fraude fiscale. Elle permettrait de vérifier si un compte respecte bien les fameuses constantes statistiques.
Crise économique
Ce qui est intéressant, c’est que la scientifique américaine s’est lancée dans une étude titanesque où elle prend pour base les données de près de 20 000 entreprises sur un demi-siècle d’activité. Les résultats révèlent deux choses importantes. La première est que, dans la durée, les comptes de ces entreprises s’éloignent de plus en plus de la sacro-sainte loi. La seconde conclusion est que cet éloignement est plus prononcé lors de crises économiques. (Pour les entreprises de la high-tech lors de la bulle spéculative ou encore l’ensemble pour la crise de 2008).
Aucune conclusion radicale ne peut être prise à la lumière de cette recherche. Mais elle illustre gravement une situation économique de plus en plus détachée du « processus naturel de génération de données ». Vulgaire maquillage des données, déréglementations entraînant un éloignement de la comptabilité vis-à-vis de la création réelle ou virtualisation d’une partie des activités… Les causes peuvent être multiples et ne sont pas arrêtées. Mais les conclusions indiquent qu’en tout état de cause, nous n’avançons pas dans le bon sens…
Pierre Silvain
mardi 11 octobre 2011
Démondialisation ou des mondialisations
Le plus important concept est bien sûr celui de démondialisation qui, depuis dimanche 9 octobre, alimente abondamment les discussions et les pages des journaux. Mais que cache ce terme ? En premier lieu, le terme peut être perçu comme l’opposé de la mondialisation. Comme l’antimatière face à la matière. L’Homme mondialiserait et démondialiserait comme il monte et démonte un mécano. Malheureusement ou heureusement, question de point de vue, le concept défendu par le député de Saône-et-Loire n’est en rien une déconstruction méthodique du système économique, financier et social qui régit la planète.
Démondialiser consiste à travailler sur deux points fondamentaux du système économique. D’abord, relocaliser les entreprises et les emplois. Ce type de politique n’est possible que dans un espace qui réalise en interne plus de la moitié de ses échanges. En effet, l’incitation à recentraliser passe par une taxation des marchandises produites à l’extérieur de cet espace. Or, dans le cas de la France, chacun peut relever que la balance commerciale est déjà largement déficitaire. Une politique protectionniste à l’échelle française provoquerait une hausse des prix généralisée et une réaction de nos partenaires européens qui ferait exploser le déficit commercial. En mettant en place des barrières douanières aux frontières du continent, l’Europe, qui réalise près des deux tiers de ses échanges en interne, protégerait efficacement son économie et son modèle basé sur une forte protection sociale. Ce système pourrait indirectement favoriser l’environnement et réduisant les transports de marchandises. "Produire à 20 000 kilomètres n’a aucun sens à un moment où l’atteinte à l’environnement est devenue un problème pour chacun des habitants de la planète", explique Arnaud Montebourg.
La démondialisation, c’est aussi « Sécuriser la finance : reréguler avec force le système financier pour éviter les dérives qui ont conduit à la crise. » L’objectif ne peut se réaliser qu’avec un accord mondial. Les flux financiers ne pourront être maîtrisés que si les plus grandes puissances économiques mondiales s’entendent. La mise en place d’une taxe Tobin, si elle n’est pas globale aura pour conséquences de faire fuir le capital et par conséquent de mettre en difficulté l’économie réelle.
La finalité de la démondialisation comme le mot peut faire penser à tort n’est pas de revenir en arrière mais de proposer un système économique mondial basé sur des grands ensembles économiques intégrés dans lesquels les règles de la mondialisation pourraient fonctionner mais qui offrirait l’avantage de protéger les différents espaces de la concurrence extérieure. Les protectionnismes nationaux du 19e et 20e siècles avaient pour mission de protéger les économies nationales de la concurrence extérieure afin de lui laisser le temps de se développer et de devenir suffisamment compétitive. La démondialisation est un protectionnisme qui permettra aux économies européennes de se protéger le temps que les autres grands ensembles économiques mondiaux les rejoignent en matière de protection sociale et de niveau de salaire.
Pierre Silvain
lundi 10 octobre 2011
Yahoo est-il un site de racistes ?
Adroite ou maladroite
Pierre Silvain