Tout l’intérêt des compétitions sportives, pour un
spectateur ou un téléspectateur, réside dans un grand principe général : le
classement. Podiums, médailles, coupes, derniers carrés, etc. Ce vocabulaire si
cher aux commentateurs sportifs est au cœur du phénomène qui rassemble des
millions, parfois des milliards de personnes autour des grandes messes
sportives telles que les JO, le Mondial de foot ou de rugby…
Mais cet édifice complexe qui fait « la beauté du
sport » et fascine le supporteur d’un jour ou d’une vie est fragile. Il repose
au final sur une seule certitude que partage compétiteurs et spectateurs :
l’équité. Dès lors que cette certitude est mise à mal, que le doute se faufile
dans la tête de ceux qui admire les sportifs, la discipline en question est
condamnée à subir le doute, les supputations et la mise au ban du monde du
sport.
L’équité dans le sport, c’est la méritocratie à
l’école, c’est l’ascenseur social dans la République. C’est ce qui permet à
tous de pouvoir se dire : « quand on veut on peut ». En son absence, l’intérêt
de ce sport tombe car le sentiment de vivre une chose qui était écrite à
l’avance supplante le spectacle.
Par conséquent, nous pouvons sans risque annoncer la
mort du cyclisme sur route. La chute de Lance Armstrong plonge en effet ce sport
dans les abîmes du mensonge et de l’indigence. Il faut désormais remonter à
1995 et la victoire d’Indurain pour retrouver un tour qui serait remporté « à
la régulière ». Depuis, seule la victoire de Carlos Sastre en 2008 semble
juste. Comment faire vivre une compétition et un sport quand, sur 14 années de
compétition, une seule offre suffisamment de preuve pour qu’on le considère juste
et équitable. Il convient d’ailleurs d’attendre quelques années avant de juger
celles de 2011 et 2012.
Les fleurs, les maillots jaunes, les portraits
grandiloquents de la presse… Tout cela par au caniveau. Comment ne pas regarder
la Grande Boucle sans un petit sourire caustique voir sarcastique désormais.
Chaque victoire, chaque exploit sera celui du doute sur l’équité. La confiance
est aujourd’hui définitivement rompue.
Le cas
Armstrong n’est d’ailleurs le coureur qui cache le peloton. Car dès lors que l’on
essaie de savoir qui serait le vainqueur des Tours de France 96 à 2010, l’on se
retrouve en face d’une liste de cycliste qui ont tous mouillé de près ou de
loin dans des avec de dopage. Il faut parfois remonter le classement jusqu’à la
7e place pour trouver un coureur à peu près propre.